Une hydrolienne nouveau modèle génère de l’électricité par biomimétisme
Les décisions du gouvernement sont attendues à travers la feuille de route énergétique, particulièrement les objectifs concernant les énergies renouvelables. Ainsi la start-up EEL Energy conçoit des prototypes d’hydroliennes nouvelle génération pouvant concurrencer les modes de productions d’énergies renouvelables.
Il suffit d’imaginer la manière dont se déplace une raie manta ou une anguille, et vous aurez un petit aperçu sur le fonctionnement de cette hydrolienne actuelle réfléchie par la société EEL Energy (« eel » signifie anguille en anglais). Sur ce prototype, pas d’hélice, ni de turbine, par contre une membrane en fibre de verre ou en polymère, qui ondule sous l’eau avec l’aide des courants.
De l’énergie produite grâce aux courants
Quelques prototypes sont récemment en développement, de différentes formes, adaptés aux milieux marins et fluviaux. Sur la première version marine, les générateurs qui produisent l’énergie électrique sont fixés sur la membrane. Sur la seconde, un mat placé sur celle-ci actionne le générateur hors de l’eau.
Ce système offre plusieurs avantages par rapport aux hydroliennes classiques, à turbine et même aux panneaux solaires et aux éoliennes. D’après Franck Sylvain, le directeur général d’EEL Energy, les courants de marées sont prévisibles. On peut savoir ainsi quand et quelle quantité d’énergie écologique sera produite. La différence avec les panneaux solaires, ils sont dépendants de la présence du soleil et avec les éoliennes de la présence du vent. Cela signifie absence de production électrique la nuit et quand il n’y a pas de vent. Tandis que l’hydrolienne peut produire de l’énergie même si les courants sont faibles.
Protection de l’écosystème
Un côté positif en plus, les hydroliennes nouvelles générations respectent les écosystèmes. Immergées, pas de pollution visuelle. Et là où les hydroliennes à turbine exigent de gros moyens d’installations et font même barrage dans les fleuves, le modèle à membrane permet à la flore et la faune de prospérer à l’aise. C’est un système qui agit en douceur, la preuve c’est lors d’un essai en mer l’an dernier, un dauphin s’est approché de la membrane pour s’amuser avec, affirme Franck Sylvain.
EEL Energy teste et développe ses prototypes fluviaux au large de Brest et dans les bassins de l’Ifremer grâce à Dassault Systèmes :
Une largeur de 80 cm, une longueur de 1.20 m, une puissance de 25 watts avec un courant réduit de 0.9 m par seconde (maximum 200 watts avec un courant de 2 m par seconde). Plus les hydroliennes grandissent, plus leur puissance s’amplifie, et elle peut atteindre 4000 watts avec un courant de 2.25 m par seconde (modèle dont les capacités ont été vérifiées par Bureau Veritas).
Mais on ne peut pas exiger de la membrane plus qu’elle ne peut proposer. Une épaisseur trop fine serait prédisposée à la casse. Mis à part les intempéries fortes ou des conditions météorologiques excessives, le courant peut dépasser rarement 3 m par seconde en fleuves et rivières.
Une alternative bio ?
Jean-Baptiste Drevet, l’inventeur de la membrane est fier de son invention de l’hydrolienne bio, ou plutôt l’hydrolien vert. La société travaille en collaboration avec l’Ifremer pour transformer le matériau composite de la membrane en plus “naturel”. Ce qui veut dire éviter la résine époxy et choisir une piste différente comme l’acrylique recyclable ou le résine Elium, recyclable également. En plus de cela, ces résines augmenteraient les performances de la membrane.
Franck Sylvain indique qu’ils s’approchent du 100€ du mégawatt sur des mini prototypes, cependant ils estiment qu’avec l’industrialisation, les économies d’échelle, économiser en dessous des 100 euros, le coût nucléaire, toutes charges incluses, est autour de 90 euros, ils aboutissent ainsi à un système qui distribue 24 heures sur 24 comme une station nucléaire, très concurrentielle. Même en supposant des fermes à hydroliennes de cette catégorie dans tous les fleuves du territoire, en termes de puissance, ils sont loin d’atteindre ce que réalisent les autres procédés de production.
Il est question en fait d’un système complémentaire efficace, dépassant les autres appartenant à la filière hydrolienne qui ont du mal à s’imposer et à convaincre. Dans ce contexte, Christophe Sartiaux, project manager chez EEL Energy, estime que c’est plutôt complémentaire. Une turbine exige plus d’énergie, plus de courant fluvial, et donc plus de vitesse que la membrane. Il ajoute qu’ils vont tirer profit des lieux où les courants sont plus faibles. La commercialisation du premier modèle s’effectuera vers la fin de l’année prochaine dans le meilleur des délais.
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