Un poisson laid n’est pas forcément inutile selon la perception scientifique
Il ne faut pas se fier aux apparences d’après les scientifiques, les poissons les moins attirants peuvent jouer un rôle assez important dans l’écosystème.
En effet, des recherches actuelles menées par les écologues, visent à sensibiliser les humains à modifier le mode de conservation des espèces, mais plutôt valoriser les poissons disgracieux mais fonctionnels pour l’environnement. C’est ce que vient de mettre en exergue une équipe de chercheurs écologues du CNRS dans une prospection sur les poissons tropicaux des récifs.
D’après un sondage effectué sur 8000 individus, une série de photos de paires de poissons ont été exposées de façon aléatoire, puis les écologues ont demandé à ces personnes de choisir le poisson le plus attrayant. Ils ont ainsi conclu à l’unanimité la préférence de l’être humain pour certains poissons plutôt que d’autres.
Ils ont aussi constaté que les poissons jugés attirants tel le poisson clown ou le poisson chirurgien, vient de jouer, seul près du récif. Ils ont découvert que leur potentiel fonctionnel est à peu près 33% moins important que les poissons considérés plutôt laids. Ce qui veut dire, ces beaux poissons remplissent moins de fonctions écologiques.
Les fonctions écologiques d’une espèce sont obtenues à partir des observations caractéristiques telles que : son mode de vie, son alimentation ou sa taille. Les poissons jugés les moins beaux sont le plus souvent utiles à l’écosystème, car ils nettoient et remuent les sédiments.
La beauté peut se refléter dans le fonctionnement écologique
Cette relation paradoxale entre la beauté d’un poisson et son rôle bénéfique pour l’écosystème suscite l’inquiétude chez les scientifiques. Des études similaires menées par un chercheur, Nicolas Mouquet, acteur principale de l’étude, de l’Institut des sciences de l’évolution de Montpellier, démontre le même processus chez les oiseaux, et conclut que les efforts de protection sont plus accentués sur les oiseaux considérés beaux tels les perroquets tropicaux.
L’opinion des scientifiques met l’accent sur la valeur écologique d’une espèce menacée de disparition. Pour cela, Franck Courchamp, du laboratoire Écologie, Systématique & Évolution à l’université Paris-Sud, montre, lors d’une étude parue en 2018, que les grands mammifères constituent une espèce menacée à cause de leur intérêt médiatique particulièrement dans les dessins animés. Un constat partagé par Nicolas Mouquet qui déclare l’obligation d’arrêter de considérer la nature comme moyen de divertissement et d’occuper le public avec de belles couleurs et images. Mais plutôt donner l’importance au concret et au fonctionnement d’une espèce.
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